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Des écrivains haïtiens exigent la démission du président Jovenel Moïse

Les appels à la démission du président Jovenel Moïse ne s’arrêtent plus. Ce jeudi 12 juin, ce sont une trentaine d’hommes et femmes de lettre qui demandent au Chef de l’État de se démettre de ses fonctions.

À travers une lettre ouverte, ces écrivains dont Lyonel Trouillot, Jean D’Amérique, James Noël, Anthony Phelps, Kettly Mars, Frankétienne,Yanick Lahens, Gary Victor, entre autres, affirment ne pas être d’accord avec la façon dont le pays est dirigé. Et qu’ils en sont tous convaincus aujourd’hui. Ils dénoncent « le spectacle dégradant que le Président de la République, le gouvernement et la majorité parlementaire offrent à la Nation et au monde ». Un spectacle honteux, disent-ils.

« Nous vivons en direct la déroute d’un gouvernement dépassé, juste préoccupé à sauver ses privilèges et son butin mal acquis sur le dos de la Nation » poursuivent-ils.

Se disant indignés, ces écrivains et écrivaines croient que cette descente aux enfers de la nation est la conséquence d’un système social basé sur l’exclusion et un trop-plein d’inégalités se traduisant en politique par une succession de régimes ou de tentatives autoritaires, loin de tous principes d’équité et de justice sociale.

Par ailleurs, ils saluent le courage des hommes et des femmes de ce pays, des jeunes en particulier qui refusant par milliers de baisser les bras, se battent contre l’obscurité qui veut nous recouvrir. « Dans la vie de chaque peuple viennent ces moments où il doit engager son histoire et son destin. Il est venu le temps du changement. Nous unissons nos voix à celles qui demandent la démission du président de la République » avancent-ils.

Néanmoins, ils pensent qu’une transformation durable de notre société ne se fera pas si les valeurs et les principes qui seuls peuvent assurer l’avènement d’une société plus juste, solidaire et fraternelle ne sont pas pris en compte. Toutefois, ils estiment qu’aucune construction démocratique n’est possible en Haïti sans la réduction des inégalités, sans une nouvelle éthique et des moyens pour soutenir le service public dans la valorisation du bien commun. Pour l’heure, avancent-ils, il incombe de prendre les décisions qui s’imposent sans perdre davantage de temps, et dans l’union.

« L’union fait la force. Construisons-là cette union. Prenons au mot les propositions de nos représentants économiques et sociaux, religieux, communautaires, associatifs. Construisons un gouvernement d’unité nationale. Construisons une stratégie prioritaire de redressement de l’État de droit » suggèrent ces écrivains.

Et pour ces derniers, le premier acte susceptible de restaurer la confiance est la tenue légitime du procès PetroCaribe. « Petrocaribe sera le procès de nos douleurs que nous n’avons pas pu évacuer ensemble après le 12 janvier 2010. Ce sera le procès de tous les génocides éparpillés dans notre histoire, ces morts qui attendent que nous les libérions de notre mémoire endormie. Le procès Petrocaribe sera surtout l’occasion pour chaque haïtienne et chaque haïtien de s’interroger sur le rapport que nous entretenons avec le bien public, ce qui appartient à tous et est bon pour tous » affirment ces écrivains dans cette lettre à la nation.

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